Confinement positif?

Depuis près de deux semaines, en cette fin mars 2020, tous les Français sont confinés à leur domicile par ordre du gouvernement afin d’enrayer la propagation de l’épidémie de Corona virus (Covid19). Dans les médias et autour de nous, la plupart des personnes vivent cela comme une contrainte, un « emprisonnement », quelque chose de totalement négatif. Mais ce confinement ne recèle-t-il pas aussi des aspects positifs? Dans cet article je propose d’en énumérer quelques-uns, afin de vous aider à prendre conscience des opportunités offertes par cette situation au lieu de simplement la subir…

le retour a l’essentiel

Cette situation exceptionnelle et totalement imprévisible est l’occasion pour nous de faire une pause dans notre vie trépidante et de réaliser à quel point certaines choses que nous estimions auparavant « essentielles » sont en réalité futiles. Inversement, nous pouvons réaliser la valeur essentielle de beaucoup de choses que nous estimions comme acquises et évidentes auparavant: notre santé et celle de nos proches, la liberté de circuler et de visiter nos proches, etc… L’esprit humain est ainsi fait que nous n’apprécions pleinement la valeur des choses que lorsque nous en sommes privé. Par exemple, nous ne pensons pas à visiter nos parents âgés, ou nous remettons toujours cette visite « à plus tard ». Aujourd’hui, le confinement nous interdit de le faire, parce que ceux-ci font partie de la population la plus exposée du fait de leur âge / de leur santé potentiellement fragile. Certains de nos aînés seront malheureusement emportés par la maladie, sans que leurs enfants ou famille n’aient eu la possibilité de leur dire adieu. Combien d’années après ceux-ci porteront-ils le regret d’avoir encore et toujours repoussé la visite qu’ils voulaient leur faire avant que l’épidémie ne se déclenche?

Notre santé est notre capital le plus important. C’est seulement en cette période de crise que nous réalisons l’importance fondamentale de toute l’infrastructure sanitaire en place qui nous permet de rester en bonne santé et de surmonter un grand nombre de maladies. Hôpitaux, services d’urgence, médecins, personnel médical dans son ensemble, médicaments, pharmacies etc, etc… Quand tout allait bien, cette infrastructure faisait l’objet de coupes budgétaires régulières car considérée comme une charge trop importante pour la nation. Aujourd’hui, tout le monde redoute un engorgement des structures médicales et l’impossibilité de traiter les malades, avec de terribles conséquences en perte de vies humaines. Il y a pénurie de masques de protection, alors que ceux-ci sont pourtant très simples à fabriquer (par comparaison avec toutes les merveilles technologiques que notre société sait produire).

J’ai écrit plusieurs articles sur être et avoir, ou le bon ordre des choses. Cette crise est aussi l’occasion de nous questionner sur ce qui est le plus important pour nous et dans quel ordre. Voire même de réfléchir sur le véritable but de la vie, et de prendre de la hauteur ou du recul.

Un changement de situation est l’occasion pour nous d’un changement de perspective sur la vie, de remises en question, et aussi d’apprentissages. L’État en tirera certainement des leçons pour la suite (budgets des hôpitaux augmenté?) . Sachons aussi, à titre personnel, tirer nos propres leçons afin de ressortir plus sages et plus lucides de cette crise.

Le Temps pour soi

Avant cette période de confinement, beaucoup de personnes se plaignaient constamment de « ne pas avoir le temps ». Aujourd’hui, une partie de ces mêmes personnes se plaint de « ne pas savoir quoi faire de leur temps ». N’est-ce pas un paradoxe? Il provient sans doute non pas du temps disponible, mais de l’utilisation qui est faite de ce temps. J’ai déjà écrit sur le désir prégnant du « tout, tout de suite » très courant dans nos sociétés modernes. Il semble que tout s’accélère, on ne supporte plus d’attendre sans rien faire, chaque petite portion de temps disponible doit être mise à profit. Le confinement obligatoire est l’opportunité unique de ralentir, de donner le temps au temps. Le temps supplémentaire disponible peut être mis à profit pour le meilleur investissement que vous puissiez faire: celui de votre développement personnel.

le silence bienfaiteur

Avez-vous remarqué comme le monde alentour est devenu silencieux depuis que le confinement est entré en vigueur? Moins de circulation automobile, moins d’avions au-dessus de nos tête, tout cela contribue à réduire fortement la pollution sonore dans laquelle nous baignons habituellement… Certains habitants des métropoles s’étonnent d’entendre les chants des oiseaux, des sons qu’ils avaient presque oublié. Le confinement a presque amené la tranquillité de la campagne dans la ville, une tranquillité perdue depuis longtemps.

J’ai déjà écrit sur les bienfaits du silence. Le bruit permanent (même un simple bruit de fond) est générateur de stress et de fatigue mentale. Le silence apporte la paix, la sérénité. De manière paradoxale, le silence peut aussi être chez certains source d’angoisse, la peur du vide voire la peur de se retrouver face à soi-même. Ce sont des peurs qu’il faut savoir affronter pour grandir. Car remplir artificiellement un vide intérieur ne constitue pas une solution satisfaisante à long terme, ne participe pas à nous épanouir et à nous faire grandir.

Sachons mettre à profit ce silence, par exemple pour méditer, pour réfléchir sur le sens profond de sa vie et ne cédons pas à la tentation de « remplir le silence absolument » par de la musique, la télé, ou la radio allumées en permanence. Le silence est un cadeau précieux, sachons l’apprécier à sa juste valeur!

pour conclure

Le propos de cet article n’est certainement pas d’affirmer que l’épidémie de Corona virus est une bonne chose en soi, mais qu’il est possible d’en tirer des éléments personnels positifs à titre individuel. Elle peut être l’occasion d’une pause salutaire dans notre vie, une opportunité de se remettre en question et de travailler sur soi-même. Ceci afin d’en ressortir plus fort et plus en phase avec notre être profond. Sachons utiliser ce temps pour commencer de nous transformer. L’important est de ne pas en ressortir « exactement comme nous y sommes entrés » et retomber dans sa routine habituelle…