On me pose souvent la question: finalement, vanlifer est juste un nouveau mot « branché » pour désigner un camping-cariste? En effet, à première vue, les deux mots désignent des personnes qui voyagent dans leur véhicule aménagé. Mais en creusant un peu, je pense qu’il existe des différences importantes qui dépassent la simple question de syntaxe. Laissez-moi tenter de vous les expliquer sous les 5 angles que sont: pourquoi, où, quand, quoi, comment.
A noter: pour le besoin de cet article je vais etre amené à faire des généralités. Elles ne s’appliquent bien entendu pas à tout le monde, il sera toujours possible de trouver des cas particuliers qui ne rentrent pas dans ces « cases ».
La motivation (le « pourquoi »)
Il existe d’abord une différence de motivation. Le camping-cariste est généralement dans une optique de vacances. Il va donc chercher avant tout à se faire plaisir, se reposer, visiter éventuellement mais probablement pas travailler. Le camping-car est pour lui d’abord un outil qui permet de passer des vacances moins cher.
Inversement, le vanlifer ne se considère pas « en vacances », surtout s’il pratique la vanlife de manière permanente. Il sera motivé par tout autre chose, par exemple fuir les villes et se reconnecter avec la nature, se détacher de la société de consommation, voire même se reconnecter avec lui-même. Son voyage est autant un voyage intérieur qu’extérieur. La vanlife est un excellent moyen de se découvrir soi-même et de s’accomplir (c’est justement le sujet de ce blog!).
Le voyage (le « où » et le « quand »)
Le camping-cariste sera donc souvent attiré par les lieux traditionnels de vacances tels que le bord de mer, les lieux touristiques, très souvent là ou il y a le plus de monde. Ce sont aussi les lieux où les communes font parfois « la chasse aux camping-cars » et cherchent (abusivement) à leur interdire de stationner. Le camping-cariste partira essentiellement pendant la saison d’été (à l’exception des retraités qui sont de plus en plus nombreux à utiliser leur camping-car toute l’année).
Inversement le vanlifer cherchera souvent des endroits tranquilles plutôt que très fréquentés, voire des « coins perdus » pour admirer seul les couchers ou levers de soleil. Il aura donc plus de facilité généralement à trouver des emplacements de parking pour la nuit. Pour cela il aimera rester discret, et évitera probablement les aires de camping-cars trop prisées. De plus le vanlifer partira quelque soit la saison, quoi qu’il en coûte ;)…
L’activité (le « quoi »)
L’activité du vanlifer sera généralement différente de celle du camping-cariste qui s’apparente à celle d’un vacancier plus ou moins classique. Certains vanlifers auront à coeur de partager leur aventure sur les réseaux sociaux en tournant par exemple des vidéos. D’autres pratiqueront une routine quotidienne faite par exemple de sport, méditation, travail personnel. Certains consacreront une partie de leur temps à gagner leur vie pour continuer de financer leur voyage.
Le véhicule (le « comment »)
Peu de camping-caristes ont aménagé eux-mêmes leur camping-car. Ils préfèrent l’acheter « clés en main » comme tout autre véhicule. Ils pourront changer plus ou moins fréquemment pour un modèle plus récent, plus moderne, avec plus d’équipements et de confort (télévision par satellite, climatisation…).
A l’inverse, il est fréquent de trouver des vanlifers ayant aménagé eux-mêmes leur véhicule, soit pour une raison de coût soit parce qu’ils veulent un van unique entièrement personnalisé et adapté à leurs besoins. Ils pourront alors le garder très longtemps et ne seront pas tentés par la « course en avant » au modernisme et au confort. Ce n’est pas un critère déterminant pour ceux qui cherchent justement une vie plus simple.
En conclusion
J’espère vous avoir convaincu de ne pas confondre vanlifer et camping-cariste. Je terminerai par une dernière raison de ne pas le faire: les camping-caristes trainent souvent une image négative dont ils sont en grande partie responsable de part certains comportements abusifs (stationnement « en masse » en bord de mer, installation de chaises table et barbecue sur un parking public, déchets laissés dans la nature, vidange « sauvage » etc…). Une raison supplémentaire pour être un vanlifer exemplaire éco-responsable et discret!