La question n’est pas nouvelle, mais elle me semble de plus en plus actuelle dans notre société de consommation à outrance. Les messages publicitaires nous encouragent constamment à posséder « toujours plus », c’est le fondement du capitalisme et de la croissance.
La philosophie de vie du vanlifer est différente. En van, le nombre de possessions est nécessairement limité par l’espace disponible. Mais au-delà de ce simple aspect pratique, beaucoup de vanlifer adoptent un mode de vie minimaliste et cherchent à « désencombrer » leur vie. C’est d’ailleurs l’une des motivations pour tenter l’expérience de la vanlife, après avoir constaté que l’accumulation de biens matériels ne permettait pas de s’accomplir et être réellement heureux dans la vie.
Pendant mes sorties en van et à l’occasion de mes randonnées pédestres, j’ai l’habitude de visiter les cimetières atypiques des petits villages. Ces visites m’aident à réfléchir sur le sens de la vie, sa brièveté et la chance que j’ai de pouvoir encore en profiter. Récemment je me suis fais une réflexion intéressante qui a motivé l’écriture de cet article. Sur certaines tombes – notamment les anciennes mais pas seulement – on trouve inscrit des épitaphes en-dessous du nom de la personne décédée. Ces messages décrivent en général les qualités principales du défunt et le manque que sa disparition a causé à sa famille / ses amis. J’ai remarqué que ces épitaphes concernaient exclusivement « l’être », et jamais « l’avoir » de la personne. On y trouvera par exemple mention du dévouement d’une personne à aider son prochain, à prendre soin de sa famille, de la générosité d’une personne ou autres qualités humaines. Inversement, on ne trouve jamais mentionnées les possessions de la personne. Riches ou pauvres, nous sommes tous égaux devant la mort. Tout ce que nous avons pu accumuler sur Terre, nous le laissons sur Terre au moment de partir.
Imaginez ce qui pourrait être inscrit sur la pierre tombale de Bill Gates: sûrement pas « Il a été l’homme le plus riche du monde » (bien que cette affirmation soit exacte et qu’il puisse justement s’en prévaloir). Non, je verrais plutôt quelque chose du genre: « Philanthrope qui contribué par sa fondation à réduire la misère du monde, éradiquer ou largement diminuer telle maladie, etc… ». Il est très probable que l’on insiste sur l’impact que Bill Gates a eu sur les autres et non sur le seul fait qu’il avait réussi à accumuler une fortune immense.
Cette réflexion m’incite à penser qu’au final, au dernier jour, l’Etre est plus important que l’Avoir. Même si ce message n’est pas vraiment en accord avec nos sociétés modernes consuméristes…
Je pense que la vanlife est un moyen idéal pour développer son « Etre », pour se découvrir soi-même et s’accomplir. Elle nous aide à nous déconnecter du superflu des possessions matérielles pour nous concentrer sur l’essentiel. C’est pourquoi la vanlife est bien d’avantage qu’un simple « voyage en van » ou de simples vacances, c’est ce message que je souhaite faire passer à travers mon blog.
Ce qui m’a le plus surpris chez les occidentaux c’est qu’ils perdent la santé pour faire de l’argent et puis ils perdent de l’argent pour retrouver la santé. Ils pensent tellement au futur qu’ils oublient de vivre le présent, de telle façon qu’ils n’arrivent à vivre ni le présent, ni le futur. Ils vivent comme s’il ne devaient jamais mourir et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu.
Dalaï Lama
Mise à jour: voir aussi l’article avoir, faire et être, dans quel ordre?
3 réflexions sur « Etre ou Avoir? »
Les commentaires sont fermés.